En ce moment à la Galerie Romero Paprocki, l’exposition Vis-à-vis de Jan Melka et Paul Rousteau que j’ai eu le plaisir d’accompagner avec mes mots. Pour évoquer la saturation à l’œuvre dans cette appréciation du paysage, c’est finalement de sonorités dont j’ai voulu parler.
“On appelle ‘field recording’ cette pratique d’enregistrement sonore qui vise à capter quantité de sons d’un environnement afin d’en conserver une trace phonique. L’exposition Vis-à-vis se veut la rencontre de deux approches artistiques intimement liées par leur fascination commune pour la nature. À l’instar des ‘field recorders’, Jan Melka et Paul Rousteau, parcourent les sentiers en quête de cet état médian où la réalité se tord et s’efface pour laisser place à l’empreinte émotionnelle (…)”
Crédits photo : Allison Borgo
La belle surprise de découvrir que l’exposition Revenge Dress de Renske Linders curatée par mes soins à la galerie d’Eylau est citée parmi les 5 « expositions d’avril les plus renversantes en galerie à Paris ».
Merci à @beauxarts_magazine , Myrtille Mayaud Dequero et Malika Bauwens !
C’est toujours un sentiment particulier que de suivre le travail d’un•e artiste au fil des années et le/la voir évoluer, s’affirmer. En décembre 2022, je rencontrais pour la première fois Renske Linders dans son atelier, concluant ce premier échange par un texte intitulé Le corps de l’eau.
Ce printemps j’ai le plaisir de signer le commissariat de son exposition personnelle intitulée Revenge Dress à la Galerie d’Eylau.
Un grand merci à ces femmes merveilleuses, artiste et galeriste, pour nos discussions passionnées et toujours bienveillantes.
« Renske Linders s’attache à reproduire des objets du vestiaire féminin ainsi que des moments de vie, vécus ou symboliques, explorant la manière dont les femmes sont conditionnées dans leurs rôles sociaux. Dans ses œuvres où le visage est absent, elle transforme les sujets en fragments évocateurs qui attisent l’imaginaire. A la fois chacune d’entre nous et personne, les héroïnes s’effacent et d’elles, ne subsistent que des attributs, des attitudes (…) À l’instar de la célèbre « Revenge dress » arborée par Lady Diana en 1994 à la suite de sa rupture avec le Prince Charles, Renske Linders célèbre la femme libre, indépendante. Ses œuvres sont empreintes d’une chaleur dorée, évoquant le crépuscule d’une ère révolue et où s’expriment des messages de résilience et d’affirmation de soi. Ils résonnent comme autant de cris de révolte et d’espoir pour un avenir où la femme retrouve pleinement sa voix et sa place dans le monde. »
Revenge Dress, Renske Linders, du 28 mars au 11 mai 2024, Galerie d’Eylau, Paris.
Crédits photo : Emiliya Zilya
Il est dit que les papillons de nuit parcourent le monde, intrigués et ensorcelés par la lueur argentée de la lune et des étoiles. C’est précisément de cette lueur captivante que traite l’exposition « Lux Veniat » d’Olivier Lépront, présentée à la Galerie Valérie Delaunay et dont j’ai le plaisir de signer le texte.
« (…) L’artiste nous incite à plonger dans la peinture, à quitter le réel pour basculer dans le merveilleux. Si l’illusion de la nature morte est présente, la vitalité de ses tableaux est indéniable. Il nous entraîne dans un mouvement hypnotique, nous faisant glisser peu à peu dans l’abstraction des surfaces incandescentes. Et à cet instant, peut-être nous pousse-t-il des ailes et peut-être devenons-nous ces papillons de nuit, attirés inéluctablement par les œuvres d’Olivier Lépront. »
La suite est à lire ici : /luxveniat
Lux Veniat, exposition personnelle d’Olivier Lépront, du 1er février au 9 mars 2024 à la Galerie Valérie Delaunay
Crédits photos : DR / Galerie Valérie Delaunay - Olivier Lépront
Retour en images sur l'exposition Laver le Ciel en mangeant la Terre l ENCOOORE, Biarritz. Du 12 octobre au 5 novembre 2023
"Au cœur de l'exposition Laver le Ciel en mangeant la Terre, se tient le geste répétitif, celui qui soigne, qui nettoie, qui purifie. Ces actes qui, de prime abord, semblent modestes et insignifiants, se révèlent être des manifestations puissantes de résistance, des gestes politiques et des sources d'énergie créatrice inépuisables. Ainsi l'exposition devient un sanctuaire où les œuvres agissent comme un baume et interrogent nos rituels de guérison collective. (...)
Les artistes présenté·es au sein de l'exposition témoignent de la crise du sensible qui nous entoure, et tous·tes font acte de survivance. Ensemble, sans faire d'éclat, ielles nous invitent agir en conscience et semblent tendre un miroir réfléchissant nos espoirs et notre désir profond de guérison et de renouveau. Laver le ciel en mangeant la terre est un refuge. Mieux, un lavoir. Il célèbre ce qui est lattent et prône le geste hasardeux qui cherche, comme l'évoque Starhawk, « à se connecter avec la racine, le cœur, la source de la vie par la transformation ici et maintenant de nos relations »."
Avec Camille Benbournane, Grégory Cuquel, Calypso Debrot, Suzanne Husky et Léa Lourmière
Quand j'avais l'âge de Judith, moi aussi je m'amusais à compter mes amoureux. En premier il y avait Julien, c'était le frère de ma copine Claire, et Gaëtan aussi mais il était un peu dégueu il léchait le sol de la cour de récré. Je me suis rappelée d'eux en regardant les rushs de Ninon, moments si précieux où elle recueille la parole d'enfants, où face caméra ielles parlent d'amour et de relations à l'autre. Précieux car ces moments ne vivent plus que dans notre mémoire désormais, quelque part entre la balle au prisonnier et les premiers bisous dans les toilettes. Et pourtant nous avons construit l'Amour et ses mots sur ces moments.
Alors quand j'ai écrit le texte de son exposition "Faire danser les ours" à la Cité Internationale des arts, je me suis rappelée ce que ça faisait d'avoir 8 ans à nouveau.
"(...) Filant la métaphore entre l'amour et l'eau, sans forme fixe, fluide et changeant, Ninon Lacroix interroge la nature des sentiments en dehors des mots. Se laisser traverser par eux, telle l'eau, pourrait-il conduire à leur "vérité" ? L'exposition se révèle alors comme une plongée introspective, un décryptage de notre relation à l'autre. Les mots tendres, passionnés, ou parfois maladroits, se trouvent au cœur de la construction de nos histoires. "Faire danser les ours" explore ce qui relie les âmes et dépeint la façon dont nous parvenons, même face aux limites du langage et à l'absence de récits partagés, à découvrir des liens invisibles qui nous unissent et nous animent au cœur de nos solitudes."
La suite est à lire ici : /fr/ninon-lacroix-commissariat-lena-peyrard-faire-danser-les-ours
Faire danser les ours, une exposition de Ninon Lacroix, du 3 au 17 septembre 2023 à la Petite Galerie de la Cité Internationale des arts