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Marie Robert

@philosophyissexy

Philosopher | Teacher | Lover | Writer Une année de philosophie chez Flammarion | Versilio.
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« On est dans une société de l’hyper accélération. Or, la philo fait une contre-proposition : c’est un appel à la lenteur. » Gérer les crises grâce à Spinoza, s’aider de Descartes pour assumer ses choix, voir son job comme une création de soi avec Bergson… Marie Robert, prof de philo et créatrice du compte Instagram @philosophyissexy , dépoussière les théories des philosophes et montre comment faire de cette discipline votre alliée au travail. #travail #philosophy #philosophie #societe #outil #quotidien
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5 hace meses
Le public le plus réceptif à la philosophie ? Les plus petits ! Marie Robert, philosophe et fondatrice des écoles internationales Montessori, revient sur l'intérêt des ateliers de philosophie à l'école. Ils permettent de « se questionner, d'écouter, de se positionner face au monde », précise-t-elle au micro d'Eva Ben-saadi dans SMART ÉDUCATION. ➡️ émission complète https://www.bsmart.fr/video/24790-smart-education-21-juin-2024 #SmartEducation #philo #ecole @philosophyissexy @eva_bensaadi
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13 días atrás
Qu'est-ce qui profondément, vous procure de la joie? Chez @neurae , nous avons eu l’immense honneur de recevoir Marie Robert, auteure du compte @philosophyissexy . Nous lui avons demandé d’explorer l’harmonie, la joie, la sérénité et l’énergie ; les 4 émotions fondamentales autour desquelles s’articulent nos collections. Aujourd’hui nous commençons par une ode à la joie, profondément inspirante et lumineuse. On ne vous en dit pas plus, action - ça tourne ! ——— What brings you joy, deeply? At @neurae , we had the great honour of welcoming Marie Robert, author of the @philosophyissexy account. We asked her to explore harmony, joy, serenity and energy; the 4 fundamental emotions around which our collections are built. Today we begin with a deeply inspiring and luminous ode to joy. That’s all we’re telling you, action - we’re rolling!
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1 hace un mes
Ceci est un paysage. C’est drôle, hier était une journée sans. Une de ces journées où les angoisses sont rampantes. Elles se cachent au coin de la rue et bondissent sur nous sans d’autre issue que de nous mettre à terre. Alors soudain, le monde tout autour semble se rétrécir, on suffoque, le ventre se creuse, les épaules se tendent, et les pensées obsédantes vont jusqu’à réduire le champ de vision. Tout à coup, rien ne va. On a beau relativiser, connaître notre chance, user de stratégie pour endiguer les ravages, le vertige est bien là, massif et oppressant. Alors, il faut laisser passer la vague. Ne pas lutter, mais observer ce qui se joue ici, constater ce qui nous submerge. Et lorsqu’on revient enfin sur le rivage, lorsque les idées redeviennent claires, alors seulement commence le travail. Ce travail incessant, qui jamais ne s’arrête, ce travail d’une vie, celui qui nous engage non pas à rejoindre une destination, où à atteindre un objectif, mais à tenter autant que possible d’harmoniser toutes les facettes qui nous composent. L’étrange puzzle de notre « je ». Notre éducation, notre conscience, notre volonté, nos peurs, nos sensations, notre corps, notre âme, nos ambitions, nos ombres. Laisser une place à chacun de ces fragments, sans vouloir les faire disparaître, mais en essayant de les rendre acceptables. Pourquoi les pièces obscures seraient plus honteuses que les pièces colorées ? Ça parait superficiel ou égocentrique, pourtant, je crois que c’est quelque chose que nous nous devons à nous-mêmes, et aussi aux autres, car plus notre puzzle se reconstituera, plus nous arriverons à être en paix avec autrui, sans leur faire subir notre désordre, nos crises de larmes, notre violence. Solidifier notre « je » pour oser le « nous ». Rien n’est évident dans la santé psychique, c’est une aventure étrange, complexe, ardue. Chaque jour nous pouvons chanceler, nous pouvons défaillir, mais nous pouvons aussi nous demander, qu’est-ce qui nous rend consistant ? C’est dans cette enquête que réside notre stabilité. « De temps en temps - Les nuages donnent un répit - Aux contempteurs de lune » - Jaccottet. Je vous souhaite d’aimer tous vos ciels. #Bonjour
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13 horas atrás
Ceci est un passeport. Qui suis-je ? Qui êtes-vous ? Qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui nous définit ? Quelles valeurs gouvernent nos actions ? Quelles sont les choses dont on se fout ? Qui étions-nous il y a vingt ans ? Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Et si l’immense marasme dans lequel nous vivons ces temps-ci était une invitation à la réflexion ? Souvent, je me demande ce que veulent dire tous ces individus qui emploient le terme « identité » comme si c’était un bloc de marbre. Qu’est-ce qui constitue mon identité ? Est-ce ma date de naissance ? Mon ADN ? Ma famille ? Mes amis ? Mon métier ? Est-ce d’avoir grandi dans le 14e ? Est-ce d’avoir fait des études de philo alors que mon papa n’a pas le bac ? Est-ce que c’est d’avoir des grands-parents issus de l’immigration italienne ? Est-ce d’avoir fondé une école à Marseille ? Est-ce d’aimer tremper du pain grillé dans du houmous ? Est-ce d’être arrivée jusqu’ici grâce à l’école de la République ? Est-ce de croire en l’amour et n’en avoir jamais manqué ? Est-ce d’être sans cesse au bord du rire et au bord des larmes ? Est-ce d’avoir écouté les Spice girls au Discman ? Je l’ignore. Il y a longtemps, j’ai donné un atelier d’écriture auprès d’un groupe de personnes âgées, à la question qu’est-ce qui vous définit le plus, un homme avait répondu ceci : « Moi je ne sais pas. Ça va, ça vient au gré de ma mémoire et du vent. Mon identité, c’est tout ce qui me fait vibrer ». Peut-être faudrait-il réfléchir à cette perspective, celle d’une identité en mouvement, qui n’est palpable qu’à travers ce qui nous fait vibrer. Nous sommes des êtres mêlés, confus, contradictoires, des êtres fragmentés, chaque rencontre impose de nous réajuster. Alors comment croire à la prétention d’une identité stable ? Comment croire que l’identité, y compris nationale, puisse avoir un périmètre à jamais hermétique ? Plutôt que s’illusionner sur une impossible identité figée, mettons-nous en quête de ces émotions qui fondent notre récit commun. Je nous souhaite de vibrer ensemble. #Bonjour @robertofrankenberg
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1 hace un día
Ceci est un réconfort quotidien @philosophyissexy Rendez-vous le 9 octobre en librairie @flammarionlivres @versilio.editions Merci pour la photo souvenir @robertofrankenberg
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2 días atrás
Ceci est une lettre ouverte. J’ai du mal à regarder le monde comme spectatrice. J’ai du mal à le commenter comme on le ferait pour un film ou un tableau. Je ne suis pas très à l’aise lorsqu’il faut émettre des jugements, et j’évite d’abuser de formules péremptoires pour désigner ce qui serait moral ou ce qui ne le serait pas. Si je n’adopte pas ce genre d’attitudes, ce n’est pas par indifférence, au contraire. Je lis beaucoup, j’écoute, j’essaye de me confronter, de m’intéresser, de me nourrir de sources très différentes, mais au bout du compte, je me souviens toujours d’une chose, c’est que ce système et cette société, j’en fais partie et dès lors, aussi infime soit-elle, je porte une part de responsabilité dans leur fonctionnement. Ses vices, ses défaillances, ses absurdités, sont aussi les miennes. Et surtout, ils m’interrogent. Hier matin, je me posais la question après avoir lues les nouvelles de la nuit : quelle violence je porte en moi ? Quelles sont les injustices que j’inflige, sans forcément m’en rendre compte ? Qu’ai-je laissé faire par confort, par pudeur, par flemme, par méconnaissance ? L’actualité n’est pas seulement un tunnel obscur qui nous oppresse, c’est une opportunité pour aller creuser dans nos consciences, pour interroger la façon dont nous nous comportons, la façon dont nous éduquons nos enfants. On ne naît pas citoyen, on le devient. En réfléchissant, en creusant, et en agissant. Je me souviens d’avoir lu un jour une réflexion d’Amos Oz, qui incitait à lire différemment, sans se demander si les auteurs de livre avaient réellement vécu ce qu’ils racontent, mais plutôt en allant observer en nous-même l’espace qu’occupent ces sentiments. C’est pareil ici, le monde n’est pas un jeu vidéo, il est le seul lieu dans lequel il nous sera donné de vivre et il nous invite à la pensée à chaque instant. « Ne fais pas la fête sur le rivage où se meurt doucement la mélodie de la vie : plonge-toi dans la mer, lutte avec les vagues, car l’immortalité est le prix d’un combat » - Rumi. Je vous souhaite de sentir le goût de l’eau salée. #Bonjour
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2 días atrás
Ceci est une micro-action. Je me souviens bien de la première fois où j’ai été vraiment découragée. Je ne parle pas des découragements de l’enfance, des chutes, des cascades, des mains qui essayent de faire des choses qu’elles ne parviennent pas à faire. Non je parle du véritable découragement, celui qui nous cloue au sol, qui nous laisse les bras ballants, soupirant des « à quoi bon ? ». J’enseignais à l’Université Paris 5, je donnais mes tous premiers cours en amphithéâtre. J’avais préparé un programme ambitieux, mêlant philosophie et anthropologie, questionnant les récits collectifs, la place des rituels dans nos existences. J’avais beaucoup travaillé et je m’étais passionnée, comme souvent, pour ce que j’avais à transmettre. Mais en parvenant finalement devant les élèves, je me suis aperçue que j’étais complètement à côté de la plaque. Mon cours était dans le cursus obligatoire, nombreux y assistaient simplement pour ne pas avoir un zéro dans leur année. La plupart préféraient discuter ou pianoter sur leur ordinateur plutôt qu’écouter mes histoires de tribu et de Lévi-Strauss. Je n’avais pas su saisir leurs besoins. Chaque semaine, je rentrais chez moi un peu en colère, mais surtout un peu lasse, me demandant ce que je pouvais bien faire. J’ai hésité à arrêter. Pourtant, plus j’y réfléchissais, plus je me disais que ça valait la peine. Que ce savoir « devait » être transmis, que je « devais » trouver un moyen au lieu de bougonner dans mon coin. Alors, au lieu de viser la perspective illusoire d’un amphi conquis, j’ai commencé plus modestement. J’avais la chance d’avoir les étudiants en petit groupe, ce qui m’a permis, de proche en proche, d’arriver à les capter, d’arriver à les embarquer dans ma passion. A la fin de l’année, rares étaient ceux qui ne participaient pas à l’aventure et qui continuaient à discuter. Cette anecdote peut paraitre naïve, mais elle m’a appris une chose : dans le noir, nous avons besoin de construire des possibles. Et ces possibles se construisent localement. C’est dans cette créativité de la proximité qu’on se réenchante. Je nous souhaite plus que jamais de réinventer nos à-côtés. #Bonjour
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3 días atrás
Ceci est un élan. Souvent, je dis que j’écris ici exactement ce que j’ai dans ma tête en me réveillant. C’est juste. Mais comme nous tous, beaucoup de choses me traversent, des centaines de milliers d’images, de souvenirs, d’impressions fugitives. Des fragments épars de mes journées, de conversations attrapées au vol, de savoirs absorbés et digérés. Cependant, pour être tout à fait honnête, il y a une pensée, une perspective qui ne me quitte jamais, et peut-être est-ce la seule vérité indubitable que je concède sans tergiverser. Les faits sont là : nous allons mourir, nous allons perdre ceux qu’on aime. Cette parole m’habite sans cesse, elle s’immisce dans mes joies, dans mes peines, dans mes fatigues, dans mes décisions. Mais le plus étonnant sans doute est que cela ne me rend pas triste. Au contraire, je me projette souvent dans cette fin, dans cette ultime fin. Le jour où la nuit envahira tout, où les organes tireront leur révérence, où la peau s’abonnera à la flétrissure. Le jour où il n’y aura plus de week-end à prévoir, plus de « to do list » à honorer, plus de combats à mener, plus de territoires à conquérir. Que restera-t-il ? Je crois qu’il est inutile d’y être pour le savoir. Tout sera balayé. Tout sera effacé. Toutes nos vanités, nos rancœurs, nos défaillances, nos défis, nos progrès, nos erreurs, seront engloutis, dilués dans une perfusion qui alimentera nos derniers soupirs. Ce qui demeura vivace derrière nos rétines, ce ne sont pas nos salaires, nos possessions, nos vengeances. J’ai la certitude que ce sera l’amour. Fugace ou quotidien. Ce qui restera, ce sont nos premiers baisers, nos retrouvailles, nos nez nichés contre le cœur des êtres aimés. Ce qui restera c’est l’odeur de nos corps enlacés, la chaleur d’une main qui serre la nôtre, les soirs d’amitiés et les tempêtes traversées en commun. Ce qui restera ce sont nos amours, nos parents, nos bébés, nos amis, nos amants, nos frères, nos sœurs, nos adorés. L’amour est la seule puissance, la seule conviction qui nous offre le pouvoir de l’éternité. Je vous souhaite d’aller voter, habités par cette idée. #Bonjour
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4 días atrás
Ceci est un chantier. Il y a une chose qui me trouble toujours un peu, et qui je l’admets, m’agace suffisamment pour que je le livre ici. J’ai du mal, avec ce que je pourrais nommer notre « ère du commentaire », je ne parle pas de la beauté des échanges qui se déroulent ici chaque matin, j’évoque plutôt cette tendance que nous avons à commenter le travail d’autrui, à rejoindre l’immense communauté des « inspecteurs de travaux finis ». Il y a quelques jours j’attendais devant la vitrine d’un restaurant récemment ouvert, deux femmes en terrasse jugeaient avec mépris la carte qui selon elles, était mal composée, ajoutant à cela, le service un peu lent et la déco ringarde. La manière dont elles exprimaient les choses m’a heurtée. Loin de moi l’idée qu’on ne puisse pas exprimer d’avis, ni conseiller, ni estimer, en tant que client, qu’on a le droit à l’excellence, simplement, je crois qu’il faut se rappeler, avant de dire quoique ce soit, que s’engager dans un projet, c’est avant tout faire face à la réalité, à ce terrible principe de réalité qui parfois, fait tanguer nos plus belles projections. En tant qu’entrepreneuse et auteure, je sais intimement ce que cela signifie d’avoir les mains dans le cambouis, de se retrouver face à des paramètres qui nous échappent. Je sais ce que c’est de se coucher le soir en se trouvant incompétent. Je sais ce que c’est de se réveiller le matin en gérant mille galères qui piétinent la grandeur de nos théories. Et je sais ce que c’est d’avoir l’impression qu’on a trahi sa pensée, qu’on n’a pas su être à la hauteur de nos convictions. Assumer sa responsabilité, c’est avoir le courage de ne pas se trouver des prétextes à chaque difficulté, cependant, il me semble que l’indulgence sincère et la parole constructive, sont bien plus efficaces que la critique simpliste. L’audace, c’est ceux qui se lancent. Mais aussi celle des voyageurs perdus en forêt qui, entre deux chemins, en choisissent un et s’y tiennent. « Car ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux qu’au milieu d’une forêt » écrit Descartes. Je nous souhaite de soutenir ceux qui font et qui ont le courage de prendre un chemin. #Bonjour
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5 días atrás
Ceci est une échelle. J’entends souvent des gens raconter qu’ils sont entourés d’individus « toxiques » et j’en connais moi-même un certain nombre. Alors que l’expression toxique se limitait auparavant aux substances chimiques, elle envahit désormais nos liens. Parfois, il s’agit de collègues, d’anciens amis, de conjoints, de beaux-parents…etc. Le terme désigne, en vrac, toutes ces personnes qui nous éreintent, qui nous épuisent, qui nous emmerdent, qui sapent notre moral, qui détruisent notre confiance, et qui viennent raréfier le peu d’oxygène dont on dispose. Le toxique s’habille parfois d’un voile de séduction. Il nous subjugue et nous fait abdiquer toute réserve. C’est alors qu’on est pris au piège. C’est une relation amoureuse qui tourne à l’emprise. Un patron qui réclame toujours plus. Un ami culpabilisateur et envahissant. Le toxique renvoie à la lenteur pernicieuse de l’empoisonnement. Car rappelons-le, étymologiquement, le « toxicon » désigne en grec le poison dont les soldats enduisaient la pointe de leurs flèches, certains qu’ainsi, en touchant leur ennemi, elles deviendraient forcément mortelles. Car au fond, voilà jusqu’où mène une relation toxique si on continue de la poursuivre. Elle nous abîme tellement qu’elle nous ôte notre souffle de vie. Néanmoins, même si nous en sommes souvent conscients, comment être sûr qu’une relation est toxique ? Comment la repérer si nous n’avons pas connu autre chose ? Si nous buvons chaque jour une eau chargée de poison qui pourtant nous semble claire ? Et comment savoir si nous ne sommes pas nous-même ces individus toxiques qui s’emparent de l’élan vital d’autrui ? Comment ne pas confondre le conflit, l’opposition, le juste désaccord avec la toxicité ? Je n’ai pas de méthode miracle. Cependant, je crois qu’on peut s’interroger sur chacune de nos relations en nous demandant : est-ce qu’elle nous élève ? Est-ce que malgré les tensions, malgré la peine, malgré les tempêtes, elle nous donne la sensation que notre existence compte ? Et qu’on chemine ensemble vers un territoire plus juste et peut-être même plus doux ? Je vous souhaite d’être nourri par ceux qui vous entourent. #Bonjour
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6 días atrás
Ceci est une carte postale. C’est une histoire d’ondes orangées qui bousculent le ciel. Une odeur de laurier tenant tête au jasmin. C’est un soleil qui refuse son crépuscule. La moiteur d’une salle d’examen. C’est une peau irriguée de sueur. Une paire de sandales flirtant avec les pieds. Et c’est notre espérance, chaque soir, un peu plus étirée. On aura beau répéter « qu’il fait chaud » et faire grandir notre inquiétude pour ces températures insensées, on aura beau se laisser happer par le tourbillon, on aura beau avoir le dos courbé par les dossiers à boucler, je crois qu’il y a dans ces quelques jours estivaux, une infinie poésie dont j’ai du mal à me lasser. Nous passons le plus clair de nos vies, à constater, avec impuissance et rage, la symphonie du déclin, à voir le sablier nous narguer de ces odieux grains de sable. Dans cette chronique d’une fin annoncée, les heures de juin nous offrent une parenthèse, une parade, la possibilité d’un progrès, aussi fugace soit-il. De minutes en minutes, la vie, et ses lumières, gagnent en présence, nous emplissent de désir. De quoi avons-nous mûri au cœur de l’hiver ? Qu’est-ce qui arrive à point ? Quels fruits ? Quelles fougues ? Quels abandons ? De quoi grandissons-nous dans ces journées sans fin ? Pour moi, l’été est la saison des souvenirs. Heureux ou malheureux, ils imprègnent l’album de ma rétine. Nous ne choisissons pas de nous souvenir, parfois même nous oublions ce que pourtant, nous pensions être indélébile. Nous ne choisissons pas non plus d’oublier, c’est notre mémoire qui prend son autonomie et se faufile de fragments en fragments, d’émotions en pensées indicibles. Aussi changeant soit le déroulé des jours, nos souvenirs sont là, tapis dans l’ombre de nos pensées, ils emmagasinent nos expériences. Et qu’ils soient inconscients, fugaces ou forcés, qu’ils s’évanouissent sur notre langue, ou restent gravés à jamais, ils sont les garants de notre identité. Ils nous rappellent ce que nous sommes, ce que nous avons été et narguent nos étés à venir. Je vous souhaite d’y croire encore et malgré tous les malgré, de savourer. #Bonjour
2,127 159
7 días atrás